Église Saint-Nicolas des Gérontes / Αγίου Νικολάου των Γερόντων

Seule église orthodoxe de la ville visitée par les pèlerins au Moyen Âge, elle renferme, à cette époque, les reliques des saints Spyridon et Théodora, transférées depuis Constantinople en 1456. L’édifice actuel a été construit au XVIe siècle sur une église dont la fondation remonte probablement au XIVe siècle. Elle est attestée dans les sources écrites depuis 1497 en tant que Saint-Nicolas des Albanais. À la fin du XVIe siècle, Saint-Nicolas des Albanais est unie à Saint-Lazare, détruite pour les besoins de fortification de la ville. L’église est le centre d’une confrérie monastique au XVIe siècle. Elle sert aussi de siège au protopapas jusqu’en 1712.

La restauration de l’église fait probablement suite aux sièges ottomans de 1537 et 1571. L’architecture suit le modèle ionien : un plan basilical à nef unique, surmonté d’un toit en bois et entouré d’un exonarthex à l’ouest, au nord et au sud. L’abside est composée d’un hexagone central et de deux absidioles semi-circulaires. À l’intérieur, l’iconostase de marbre, sculptée au XVIIe siècle, est ornée de colonnes corinthiennes, de sculptures en forme de coquillages et d’icônes peintes par l’atelier du Crétois Emmanouil Tzanès. Contrairement aux autres églises corfiotes, Saint-Nicolas des Gérontes possède une chaire surélevée contre le mur nord. Des pierres tombales attestent l’inhumation de membres de la confrérie dans l’exonarthex. La relique de Théodora a été transférée à l’église des Taxiarques, puis à la cathédrale grecque de la Spilaiotissa-et-Saint-Blaise, en 1842. La relique de saint Spyridon a été transférée dans l’église éponyme[1].

[1] Καρύδης 1994-1996, pp. 84-88 ; Κατσελάκη 1995, p. 129 ; Καρύδης 2007, pp. 164-166 ; Dermitzaki 2021, pp. 52-66.