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Église de la Panagia / της Παναγίας, Moutoullas / Μουτουλλάς

Descrizione :

L'église de la Panagia à Moutoullas a été fondée en 1280 par Ioannis Gerakiotis et de sa femme Irini[1]. Un panneau dédicatoire montre le couple, sur le mur nord du bèma, portant ensemble le modèle de son église. Si Ioannis Gerakiotis et Irini fondent la Panagia et sont les commanditaires principaux de son décor peint, ils ne prennent pas en charge l’intégralité de ce dernier. En effet, les ktitores sont secondés par deux autres couples : en témoignent la supplique de l’omotis Christophoros et de sa femme Maria et celle de Georgios Kompotis et de son épouse Irini. La première se trouve au registre inférieur du mur sud du naos, au centre du panneau figurant les saints Christophore, Théodore et Paul. La seconde se lit à droite de l’entrée ouest de l’église, à gauche du Christ trônant. L’emplacement de ces inscriptions identifie les icônes murales que les deux couples ont pris en charge lors de la campagne de décoration. Résultat du patronage conjoint de trois couples, les fresques de Moutoullas constituent l’unique décor peint chypriote connu du XIIIe siècle précisément daté par inscription. Celui-ci se caractérise par un attachement à la tradition byzantine locale et une ouverture à l’art du Proche-Orient. Des éléments reflètent aussi un intérêt pour l’univers culturel des Francs. Les fondateurs et donateurs de la Panagia tenaient manifestement une place éminente au sein de la communauté villageoise de Moutoullas. Le terme d’« omitis », qualifiant le donateur Christophoros dans son panneau votif, indique que ce dernier appartenait à l’élite grecque locale. Il s’agit de la plus ancienne référence connue à Chypre du groupe des omoti, personnages jouant le rôle d’intermédiaires entre les villageois et les seigneurs[2]. La Panagia de Moutoullas a été sans doute conçue pour servir d’église paroissiale pour la communauté villageoise locale, hypothèse renforcée par l’ajout, dans la première moitié du XVIe siècle, d’un Jugement dernier sur sa façade nord[3].

[1] Sur la Panagia de Moutoullas et son décor peint, voir Hatfield Young 1983, pp. 246-320 ; Mouriki 1984 ; Stylianou, Stylianou 1997, pp. 323-330 ; Christoforaki 1999, pp. 47-58, 251-253 ; Weyl Carr 2010, pp. 130-137 ; Perdikis, Myrianthefs 2011 ; Meyer-Fernandez à paraître.

[2] Meyer-Fernandez à paraître.

[3] Weyl Carr 2020, pp. 401-404, fig. 8.33-8.35, avec la bibliographie antérieure n. 157.

Regione : Cipro
Coordinate geografiche : 34.98261, 32.82415
Periodo : franque, Veneziana
Tipo : Architettura religiosa: chiesa, cattedrale, monastero, cappella, oratorio, cimitero
Bibliografia :

Christoforaki, Ioanna. Patronage, Art and Society in Lusignan Cyprus (c.1192-c.1489). thèse de doctorat. Oxford University Trinity, 1999.

Hatfield Young, Susan. Byzantine Painting in Cyprus During the Early Lusignan Period. thèse de doctorat. The Pennsylvania State University, 1983.

Meyer-Fernandez, Geoffrey. Commanditaires et peintres à Chypre sous les Lusignan (1192-1474) : images d'un royaume multiculturel. Athènes : École française d'Athènes, à paraître.

Mouriki, Doula. « The Wall Paintings of the Church of the Panagia at Moutoullas, Cyprus », dans : Hutter, Irmgard (éd.), Byzanz und der Westen : Studien zur Kunst des Europäischen Mittelalters, Vienne : Österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1984, pp. 171-213.

Perdikis, Stylianos et Myrianthefs, Diomedes. The Church of the Holy Virgin in Moutoullas. Nicosie : Bank of Cyprus Cultural Foundation, Holy Bishopric of Morfou in collaboration with the Department of Antiquities, 2011.

Stylianou, Andreas et Stylianou, Judith A. The Painted Churches of Cyprus: Treasures of Byzantine Art. Nicosie : A. G. Leventis Foundation, 1997.

Weyl Carr, Annemarie. « Iconography and Identity: Syrian Elements in the Art of Crusader Cyprus », dans : Haar Romeny, Robert Barend ter (éd.), Religious Origins of Nations? The Christian Communities of the Middle East, Leyde, Boston (Mass.) : Brill, 2010, pp. 127-151.

Weyl Carr, Annemarie. « Hell in the ‘Sweet Land’: Hell’s Place in the Last Judgements of Byzantine and Medieval Cyprus », dans : Lymberopoulou, Angeliki (éd.), Hell in the Byzantine World. A History of Art and Religion in Venetian Crete and the Eastern Mediterranean, Volume 1: Essays, Cambridge, 2020, pp. 346-411.

Editoriale : Meyer-Fernandez, Geoffrey
Ultimo aggiornamento : 19/09/2024
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