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Monastère Sainte-Marie de Tropharia / Strophalia / των Στροφάδων

Description :

Le monastère Sainte-Marie est connu sous d’autres dédicaces : la Théotokos “de toutes les grâces”, la Transfiguration du Christ ou encore, plus récemment, saint Dionysios. Situé sur les terres du comte de Céphalonie au Moyen Âge, il a été fondé, selon la tradition, au début du XIIIe siècle par l’empereur de Nicée, Théodore Ier Laskaris, et sa fille Irène. Sur la base du mouvement de moines anti-unionistes vers le Péloponnèse après 1261, Marina Koumanoudi attribue la fondation du monastère à des partisans du patriarche Arsénios et des Laskarides après 1274. 

Le monastère est attesté pour la première fois dans les sources vers 1291, en tant qu’administrateur de l’église de la Camina, située dans le diocèse d’Oléna, dans le nord-ouest du Péloponnèse. Avant 1300, la gestion de l’église a été interrompue. En 1291, le pape Nicolas IV propose de remplacer les moines au comportement scandaleux par d’autres religieux. Avant 1299, le supérieur est bénédictin. Rien ne permet d’affirmer que le monastère était orthodoxe avant 1291. D’après Mousouras, il est de rite grec, au plus tard, en 1420, où il compte une cinquantaine de “chanoines”. La piraterie et la guerre affectent le monastère tout au long des XVe-XVIe siècles, contraignant les moines à fortifier le site. La position stratégique de l'île, à l'entrée de la mer Ionienne, fait du monastère un poste de surveillance essentiel pour les autorités vénitiennes.

L’ensemble monastique actuel date majoritairement du XVIIe siècle. De nombreuses attaques pirates (1479, 1530 ou 1537, 1571, 1717) ont nécessité des réparations dont plusieurs phases restent visibles. Une première campagne est réalisée dans la deuxième moitié du XVe siècle (1428-1430 ? 1440 ?). Le katholikon est agrandi vers l’est, en 1609. Entre 1643 et 1650, l’ensemble monastique subit de lourdes modifications, notamment pour accueillir, par la suite, la relique de saint Dionysios, ancien moine du lieu et métropolite d’Égine, déposée dans le narthex du katholikon jusqu’en 1717. À cette date, le pirate ottoman Moustis attaque le monastère, capture vingt-quatre moines, pille le monastère et emporte avec lui les bras du saint et l’icône miraculeuse de la Vierge Thalassomachousa, qui, selon la tradition, avait été sauvée de l’iconoclasme. L’icône du XIIIe siècle, sans doute réalisée par un atelier constantinopolitain, revient ensuite au monastère avant d’être transférée à Zante, suite au tremblement de terre de 1997. La présence de l’icône protectrice des marins ont fait de l’île une étape dans le pèlerinage vers la Terre sainte, bien qu’aucun acteur local ou vénitien n’ait contribué à la promotion du culte. 

Sous les Vénitiens, le monastère se présente déjà comme une tour rectangulaire fortifiée sur quatre niveaux qui accueille le katholikon et les espaces de vie des moines. L’église consiste en un narthex à l’ouest, construit sur l’emplacement d’une ancienne église, et une nef principale à l’est. Le sol en pierre du narthex accueille un omphalion décoré de l’aigle bicéphale, motif que l’on retrouve dans le sanctuaire principal, construit sur le modèle ionien : inscrit dans un large rectangle à nef unique, le bèma est surélevé de quelques marches ; l’iconostase, en pierre, est décorée de colonnes sans chapiteaux ; enfin, le toit est en bois. Les murs latéraux sont percés de trois hautes fenêtres en plein cintre. L’icône de la Vierge-de-toutes-les-grâces date du XVe siècle. Autour de l’église, les cellules, le réfectoire, le moulin et l’église Saint-Georges sont postérieurs à la période vénitienne.

[1] Μουσούρας 2003, pp. 15-17, 23-95 ; Μουσούρας 2004, pp. 216-220, 225-241 ; Κουμανούδη 2011, pp. 38-44 ; Tsougarakis, Schabel 2014, pp. 61-65 ; Dermitzaki 2021, pp. 101, 106, n. 37.

Place : îles Ioniennes
Coordinates : 37.250153175872, 21.014024737631
Period : byzantine, vénitienne
Type : Architecture religieuse : église, cathédrale, monastère, chapelle, oratoire, cimetière.
Bibliography :

Dermitzaki, Argyri. Shrines in a Fluid Space: The Shaping of New Holy Sites in the Ionian Islands, the Peloponnese and Crete Under Venetian Rule (14th-16th Centuries). Leyde, Boston : Brill, 2021, 284 pp.

Read online : https://library.oapen.org/handle/20.500....

Tsougarakis, Nickiphoros I. et Schabel, Christopher. « Of burning monks, unidentified churches and the last Cistercian foundation in the East: Our Lady of Camina in the principality of Achaia », Journal of Medieval History, 2014, vol. 41, n° 1, pp. 60-87.

Find the document : https://www.sudoc.fr/039380998...

Κουμανούδη, Μαρίνα. Οι Βενεδικτίνοι στη ελληνολατινική ανατολή. Η περίπτωση της Μονής του Αγίου Γεωργίου Μείζονος Βενετίας (11ος-15ος αι.). Αθήνα, Βενετία : Ελληνικό Ινστιτούτο Βυζαντινών και Μεταβυζαντινών Σπουδών, 2011

Find the document : https://www.sudoc.fr/160638046...https://www.sudoc.fr/160638046...http://www.worldcat.org/search?q=no%3A80...

Μουσούρας, Διονύσιος. « Η μονή Στροφάδων (1200-1500). Ένα παράδειγμα αμυντικού μοναχισμού », dans : Κόντη, Βούλα (éd.), Ο Μοναχισμός στην Πελοπόννησο 4ος-5ος αι., Αθήνα : Εθνικό Ιδρυμα Ερευνών, 2004, pp. 215-241.

Find the document : https://www.sudoc.fr/199190917...

Μουσούρας, Ιω. Διονύσιος. Αι μοναί Στροφάδων και Αγίου Γεωργίου των Κρημνών Ζακύνθου (Μελέτη φιλολογική και παλαιογραφική). Αθήνα : Ιεράς μονής Στροφάδων και Αγίου Διονυσίου, 2003

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Editorial : Voisin, Ludivine
Last update : 29/09/2024
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