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L. Voisin, Les monastères grecs sous domination latine : comme un loup poursuivant un mouton

Les monastères grecs sous domination latine (XIIIe-XVIe siècles)

L. Voisin, Les monastères grecs sous domination latine : comme un loup poursuivant un mouton, Turnhout, Brepols, 2021.

Le sac de Constantinople, en 1204, a convaincu des historiens que le monachisme grec ne peut survivre dans un environnement dominé par l’élément latin, à Constantinople et ailleurs. L’extension chronologique et géographique de la domination latine au Moyen Âge permet de s’interroger sur la validité du modèle constantinopolitain dans les autres pays gréco-latins et de poser la question du maintien de l’identité monastique grecque après 1204. L’intégration d’une multitude de fondations dans une analyse comparative à grande échelle temporelle et géographique met en évidence des évolutions et des stratégies communes. Alors que le monachisme grec d’Italie du Sud décline aux XIIe et XIIIe siècles et que les monastères de Constantinople ne se relèvent pas, le mouvement monastique renaît partout ailleurs et de manière continue. L’identité institutionnelle des fondations monastiques est aussi maintenue après 1204. Une évolution est toutefois notable : comme en Occident, les pouvoirs religieux et civils tentent de réduire les pouvoirs des laïcs sur les établissements monastiques. Le projet pontifical de constitution d’une Église libre se manifeste aussi par la volonté de faire des clercs des individus libérés des obligations féodales, ce qui pose problème pour les Grecs, majoritairement dépendants. Finalement, la tradition monastique est respectée : aucune restriction de statut n’empêche l’entrée en religion des Grecs. La correspondance pontificale démontre que le monachisme grec fait partie de l’Église universelle, sans modifier son identité. La vitalité, notamment économique, et l’identité du monachisme grec ne sont pas altérées par la présence latine.

Ludivine Voisin a été formée à l’université de Rouen. Après avoir étudié les relations entre les Grecs et les Hospitaliers de Rhodes, elle a entrepris, en tant qu’allocataire de recherches de l’École Française d’Athènes, une thèse de doctorat soutenue à l’université de Rouen en 2011, sous la direction de Gilles Grivaud, et dont la monographie
présente est une version remaniée. Elle enseigne aujourd’hui dans le secondaire, tout en poursuivant ses activités de recherches avec des partenariats internationaux.

Cet ouvrage a été présenté le 9 mars 2022 dans le cadre d’un webinaire de l’École française d’Athènes. Les intervenants étaient : Ludivine Voisin, Evelien Chayes, Marina Koumanoudi et Tassos Papacostas.

(Re)voir le webinaire