Église dominicaine (église Sainte-Paraskévi / της Αγίας Παρασκευής), Négrepont / Chalkis (Chalkida / Χαλκίδα)
L’ancienne église dominicaine de Chalkis / Négrepont, aujourd’hui de rite orthodoxe et connue sous le vocable de sainte Paraskévi, fut édifiée au XIIIe siècle[1], lorsque l’Eubée était sous domination latine[2]. Les colonnes et chapiteaux du Ve-VIe siècle intégrés à l’édifice suggère que celui-ci remplaça une ancienne basilique paléochrétienne[3]. Henri de Valenciennes rapporte, qu’en 1205, les Byzantins de Chalkis accueillirent Henri de Flandre-Hainaut (1206-1216), futur empereur latin de Constantinople, et l’amenèrent à une église dédiée à la Vierge[4]. Toutefois, l’hypothèse de la reconstruction d’une ancienne église byzantine par les Latins n’a pas encore été confirmée par l’archéologie et l’absence de vestiges d’une église mésobyzantine n’écarte pas la théorie d’une construction ex nihilo intégrant des spolia. L’usage ininterrompu de l’église, tant par les chrétiens orthodoxes que latins, témoigne de son rôle de premier plan dans le paysage religieux du principal port de l’île[5].
L’édifice actuel doit être identifié à la Domus Fratrum Praedicatorum, église du couvent dominicain de Négrepont, dédiée à la Vierge et à saint Dominique. Dépendant des branches lombardes de l’ordre dominicain, l’établissement apparaît dans les sources en 1262, bien qu’il ait probablement été fondé avant 1249[6]. Après la reconquête de Constantinople par les Paléologues en 1261, il devint le siège du patriarcat latin et la plus importante église dominicaine de la Romanie latine[7].
Venise, qui possédait déjà un fondaco à Négrepont au début du XIIIe siècle, étendit progressivement ses possessions dans la cité eubéenne, qui formèrent un véritable quartier résidentiel au sein duquel se trouvait le couvent dominicain. Les accords de 1256 et 1262 permirent la consolidation de cette implantation vénitienne dans la ville. Le quartier fut doté d’une enceinte fortifiée au XIVe siècle[8]. À partir du milieu du XIIIe siècle, la Sérénissime s’investit activement dans l’édification de l’église dominicaine. Des analyses dendrochronologiques effectuées sur sa charpente ont confirmé la provenance vénitienne du bois utilisé pour couvrir l’édifice[9].
L’église adopte un plan basilical à trois nefs, sans transept, qui se prolonge par un chevet plat flanqué de deux chapelles. Celle située au sud, aujourd’hui le diaconicon, est de forme rectangulaire et est composée de deux travées. La chapelle septentrionale, carrée, constitue le rez-de-chaussée du clocher. La nef est couverte d’un toit en charpente, tandis que l’extrémité orientale de l’église, comprenant la cappella maggiore et les deux chapelles latérales, est voûtée d’ogives[10]. La cappella maggiore abritait un maître-autel, une piscine et des sedilia, comme celle de l’église dominicaine Saint-Pierre-Martyr à Candie (Héraklion), en Crète. Le chœur était autrefois séparé de la nef par un tramezzo, sans doute retiré après 1470, lorsque l’église fut convertie en mosquée par les Ottomans. La présence de cette ancienne cloison est perceptible dans l’architecture, les colonnades de la nef étant interrompues au centre par deux piliers[11]. Les destructions causées par le violent tremblement de terre qui frappa l’Eubée en 1853 conduisirent à la reconstruction de la façade occidentale, dont l’aspect originel nous est connu grâce à un croquis réalisé en 1838 par l’architecte danois Christian Hansen[12]. Deux colonnes byzantines, aujourd’hui placées devant l’entrée de l’église, indiquent que cette dernière se prolongeait jadis à l’ouest par un narthex[13]. Une tribune fut également ajoutée à la nef, au revers de la façade occidentale. La voûte en croisée d’ogives de la cappella maggiore fut remplacée par une couverture en bois.
L’ancienne église dominicaine de Chalkis / Négrepont conserve, dans sa partie orientale, un riche décor sculpté qui ne se rencontre dans aucun autre monument de Grèce. La cappella maggiore est précédée d’un arc triomphal brisé dont les voussures sont ornées de motifs végétaux et de représentations figuratives (humaines, animalières et hybrides), un décor qui a été rapproché de la sculpture parisienne et champenoise du milieu du XIIIe siècle[14]. À la base de l’arc, deux moines dominicains figurés en pied et portant un livre fermé se font face. Leurs attributs permettent d’identifier, au nord, saint Dominique, tenant une branche de lys dans sa main gauche, et, au sud, saint Pierre de Vérone, brandissant la palme des martyrs. Il semble s’agir de l'une des plus anciennes images sculptées de ces saints, exécutées peu de temps après la canonisation de Pierre de Vérone en 1253[15]. Ce type de décor, qui orne habituellement les voussures des portails des cathédrales gothiques, participe à marquer visuellement la séparation entre la nef et le chœur, deux espaces réservés respectivement aux laïcs et à la communauté religieuse. La représentation des deux saints fondateurs de l’ordre mendiant servait également de marqueur identitaire dominicain et monastique. En effet, le chapitre général réuni à Budapest en 1254 ordonna de faire peindre dans les églises conventuelles des Prêcheurs une image de saint Dominique et de saint Pierre martyr[16]. Les voûtes des chapelles latérales de l’ancienne église dominicaine de Chalkis / Négrepont accueillent, elles aussi, des décors sculptés[17]. Les clés de voûte de la chapelle sud, représentant une tête de lion et des feuillages, reposent sur des corbeaux ornés de différents motifs végétaux. Ces sculptures ont été attribuées à un artiste formé au gothique rayonnant français, actif dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Contrairement aux éléments sculptés gothiques de la cappella maggiore et de la chapelle sud, ceux de la chapelle nord intègrent des motifs de tradition byzantine. Sans doute réalisés au XIVe siècle, ils ont été attribués à un atelier local. Vers 1400, la chapelle nord fut aménagée afin d’accueillir la tombe de Pietro Lippomano (ou Lippamano), un Juif converti au catholicisme issu d’une famille pauvre de Négrepont[18]. Après avoir offert à Venise un immense trésor découvert dans sa propriété, il fut élevé au rang de patricien et élu membre du Grand Conseil. Une pierre tumulaire, encastrée dans le mur nord, présente l’épitaphe écrite en latin et en lettres gothiques de Pietro Lippomano, mort en 1397, et ses armoiries. Elle est surmontée d’un buste en haut-relief figurant une femme orante, vêtue d’un maphorion. Identifiée à la Vierge, cette image pourrait correspondre autant à un spolia byzantin[19] qu’à une création de la fin du XIVe-début du XVe siècle, lorsque la chapelle accueillit la dépouille de Pietro Lippomano avant de servir de lieu de sépulture pour sa famille. Des éléments de ces tombes sculptées sont aujourd’hui exposés au Musée lapidaire de la forteresse de Karababa[20]. En 2019, des fouilles archéologiques menées par l’Éphorie des antiquités d’Eubée ont mis au jour, dans une tranchée creusée devant la façade occidentale de l’église Agia Paraskevi, les vestiges d’une statue en calcaire mesurant environ 1,20 mètre. Représentant la Vierge à l’Enfant, cette œuvre est aujourd’hui conservée au musée archéologique de Chalkida. La sculpture, de style gothique et attribuée à la première moitié du XIVe siècle, ornait manifestement l’ancienne église latine, même si nous ignorons son emplacement exact dans l’édifice[21].
L’ancienne église dominicaine de Chalkis / Négrepont conserve une partie de son décor peint[22]. Les murs de la chapelle nord étaient ornés de fresques, dont les vestiges ont été mis au jour en 1975-1976 lors d’une campagne de restauration. Les fragments les mieux conservés représentent des scènes narratives sur le mur sud et des bustes de saints inscrits en médaillons disposés sur l’intrados des arcs surmontant l’autel et le passage menant à la cappella maggiore. De tradition byzantine, ces peintures sont accompagnées d’inscriptions en latin. Les scènes narratives intègrent au moins deux épisodes issus des Actes apocryphes des apôtres : l’affrontement entre saint Philippe et le dragon ainsi que saint André en train de prêcher. La série de médaillons représentée au-dessus de l’autel figure, en son centre, un Agnus Dei. La nef centrale de l'édifice est couverte d'un plafond peint dont les consoles accueillent des motifs géométriques, végétaux et animaliers. Certaines portent des armoiries. Parmi ces images, on relèvera le lion de Venise, symbole de l’empreinte de la Sérénissime sur les lieux. Il s’agit de l’un des plafonds peints médiévaux les mieux conservés et les plus imposants de Grèce. Sa mise en œuvre reflète l’importation, en Orient des croisades, d’un goût pour les charpentes peintes qui connut un essor en Occident, particulièrement en France, en Espagne et en Italie, à partir des XIIe-XIIIe siècles[23].
[1] Δεληνικόλας, Βέμη 2006, pp. 238-239 ; MacKay 2014, pp. 6-7.
[2] Sur l’histoire de l’Eubée après la Quatrième croisade, voir Koder 1973 ; Kontogiannis 2012.
[3] Δεληνικόλας, Βέμη 2006, pp. 236-238.
[4] Buchon 1911, pp. 25-26 ; Koder, 1973, p. 92 ; Kitsiki Panagopoulos 1979, p. 127. Sur le récit d'Henri de Valenciennes à la gloire de l'empereur Henri Ier, consulter sa notice Frankika.
[5] Kitsiki Panagopoulos 1979, pp. 127-129.
[6] Δεληνικόλας, Βέμη 2006, pp. 251-252 ; Kontogiannis 2012, pp. 43-44 ; MacKay 2014, pp. 1-2.
[7] Sur l’histoire religieuse de Négrepont après 1261, voir Michalaga 2017.
[8] Sur la présence vénitienne dans la cité eubéenne, voir Koder 1973 ; Jacoby 2002 ; Bury 1888.
[9] Bertolini et al. 2007, p. 419 ; Δεληνικόλας, Βέμη 2006, p. 245.
[10] Δεληνικόλας, Βέμη 2006, p. 231.
[11] Olympios, « Architecture, Use of Space, and Ornament...» 2022, pp. 58-60 ; MacKay 2014, pp. 18-23.
[12] Copenhague, Det Kongelige Akademi : Bendtsen 1993, ChrH.396, pp. 51, 147, fig. 130, p. 279.
[13] Δεληνικόλας, Βέμη 2006, p. 232.
[14] Pour une analyse du décor de l’arc triomphal, voir Olympios, « Architecture, Sculpture, and Apostolate...» 2022, pp. 87-96, 109-118.
[15] MacKay 2014, pp. 8-10 ; Δεληνικόλας, Βέμη 2006, pp. 248-251.
[16] Meersseman 1946, p. 173.
[17] Sur le décor sculpté des chapelles, voir Olympios, « Architecture, Sculpture, and Apostolate...» 2022, pp. 82-87, 96-108 ; Μελβάνι 2007, pp. 43-44 ; Kitsiki Panagopoulos 1979, pp. 133-137.
[18] Kontogiannis 2014, pp. 117-123.
[19] Ξυγγόπουλος 1927 ; Πάλλης 2017, p. 510 ; Δεληνικόλας, Βέμη 2006, p. 238.
[20] Kontogiannis 2012, p. 46 ; Olympios, « Architecture, Sculpture, and Apostolate...» 2022, p. 75.
[21] Suivre la communication d'Alexandra Kostarelli, « A Medieval statue unearthed near the church of Hagia Paraskevi in Chalkis, Euboea » délivrée au colloque international At the Turn of an Era: Greek East contexts of Italian Art and Material Culture, 14th-16th Centuries (début de l'intervention à 1h22).
[22] Kalopissi-Verti 2022, pp. 513-514 ; Olympios, « Architecture, Sculpture, and Apostolate...» 2022, p. 119 ; Olympios, « Architecture, Use of Space, and Ornament...» 2022, pp. 60, 64 ; Kontogiannis 2014, pp. 124-132 ; Δεληνικόλας, Βέμη 2006, pp. 244-247.
[23] Ce goût pour les charpentes peintes s’observe dans les régions de la Méditerranée occidentale jusqu’au XVIe siècle. Sur ce domaine de recherche, en plein essor depuis les années 2000, consulter en premier lieu Mérindol 2000 ; Bourin 2014 ; Bartholeyns, Bourin, Dittmar (éd.) 2018 ; Bourin, Pérez-Simon, Puchal (éd.) 2021. Sur la diffusion de ce phénomène culturel, voir aussi la carte interactive des plafonds peints médiévaux, créée et alimentée par l’association internationale de recherche sur les charpentes et plafonds peints médiévaux (RCPPM).
Bartholeyns, Gil , Bourin, Monique et Dittmar, Pierre-Olivier (éd.). Images de soi dans l’univers domestique : XIIIe-XVIe siècle. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2018.
Bendtsen, Margit. Sketches and Measurings. Danish Architects in Greece, 1818-1862. Copenhague : Kunstakademiets Bibliotek, 1993.
Bertolini Cestari, Clara et Touliatos, Panos et Miltiadou, Androniki et Delinikolas, Nikos et Menichelli, Claudio et Crivellaro, Alan et Marzi, Tanja et Tsakanika, Eleftheria , Pignatelli, Olivia et Biglione, Gianoreste. « The Timber Roof of Hagia Paraskevi Basilica in Chalkida, Greece: Multi-Disciplinary Methodological Approaches for the Understanding of the Structural Behaviour. Analysis and Diagnosis », dans : From Material to Structure: Mechanical Behaviour and Failures of the Timber Structures, Proceedings of the 16th ISWC International Conference and Symposium, Florence, Venise, Vicence, 2007.
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