Monastère Sainte-Catherine de l'Île / Αγίας Αικατερίνης της Νήσου, Antinioti / Αντινιώτη
L’ensemble de bâtiments se situe sur une île, aujourd’hui reliée à Corfou. L’accès aux ruines est rendu difficile par la végétation. Au cœur de cet ensemble bâti se trouve l’église à nef unique couverte d’un toit en bois à deux pentes, aujourd’hui effondré. Une inscription au centre de l’abside laisse penser que la fondation de l’église revient à un higoumène prénommé Iossif. Différentes phases de construction sont visibles dans l’église. L’abside date de l’époque byzantine, sans doute du milieu du XIIIe siècle, au moment où l’île passe sous l’autorité du Despotat d’Épire. S’inspirant de l’architecture de monuments de Grèce centrale, l’abside semi-hexagonale est en effet percée d’une fenêtre bilobée et d’une arcade aveugle à double bande de briques. Les tambours des arcades sont décorés de briques disposées en zigzag. Sur la façade sud-ouest de l’église s’élève toujours un campanile d’époque byzantine.
Le reste de l’édifice date de l’époque post-byzantine si l’on s’appuie sur les fresques et les inscriptions. Les peintures de l’abside ont en effet été réalisées par deux peintres ioniens du XVIIIe siècle, Giorgios Chryssoloras et Konstantinos Kontarini, et représentent le Christ et la Vierge. Le templon, en pierre, est caractéristique de l’île[1]. La nef unique est close à l’ouest par une porte au-dessus de laquelle on peut encore lire une inscription, datée de 1713, qui commémore le donateur et hiéromoine Grégoire Avramis, sans doute à l’origine d’une campagne de restauration et d’extension de l’édifice dans cette direction.
Autour de l’église, la végétation rend complexe la lecture des ruines qui, d’après différents observateurs, sont les vestiges d’un mur d’enceinte, d’une base de tour vénitienne (XVIIe/XVIIIe siècle), de cellules, d’un pont mobile, d’un pressoir à olives et d’une réserve. L’utilisation des bâtiments comme prison militaire à l’époque contemporaine a sans doute altéré l’aspect des constructions de l’époque vénitienne. D’après les sources notariales, l’église appartient à la famille Avrami au XVIe siècle, sans que l’on puisse déterminer si un monastère est déjà organisé autour de l’édifice, comme cela est confirmé aux XVIIIe-XIXe siècles[2].
[1] N. Stamatopoulos a observé sur ce templon des icônes du Christ et de la Vierge, à moins qu'il ne s'agisse des fresques de l'abside : Stamatopoulos 1993, pp. 265-266.
[2] Μπουνιά 1954, pp. 67-68, 70 ; Παπαθεοφάνους-Τσουρή 1982, pp. 183-20 ; Καρύδης 1999, p. 303 ; Καρύδης 2004, n° 579 ; Καρύδης, Δημουλάς, Πουλής 2018, p. 131.
Stamatopoulos, Nondas. Old Corfu. History and culture. Corfou : Nondas Stamatopoulos, 1993.
Καρύδης, Σπυρίδωνος. « Ορθόδοξοι ναοί της Κέρκυρας τον 15ο αι. », Βυζαντιακά, 1999, vol. 19, pp. 263-307.
Καρύδης, Σπυρίδωνος , Δημουλάς, Γεράσιμος et Πουλής, Γιώργος (éd.). Χώροι λατρείας και κλήρος στην Κέρκυρα του 17ου αιώνα. Αρχειακά τεκμήρια. Κέρκυρα : Αναγνωστική Εταιρία Κέρκυρας, 2018.
Καρύδης, Σπύρος Χρ (éd.). Εκκλησιαστική γεωγραφία της Κέρκυρας τον 19ο αιώνα. Ο κατάλογος κλήρου και ναών του έτους 1820. Κέρκυρα : Σπύρος Χρ. Καρύδης, 2004.
Μπουνιά, Ιωάννης. Κερκυραϊκά. Ἱστορία - Λαογραφία. Αθήνα : s.n., 1954.
Παπαθεοφάνους-Τσουρή, Ευαγγελία. « Η εκκλησία της Αγίας Αικατερίνης νήσου Περιθείας στην Κέρκυρα », Ηπειρωτικά Χρονικά, 1982, vol. 24, pp. 183-203.