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Porte de Limassol / Ravelin, Famagouste

Description :

 

La porte de Limassol et le Ravelin sont deux structures étroitement imbriquées depuis l’époque vénitienne, alors dénommées Porta di Limisso / Porta di terra et Ravelin

La porte de Limassol constitue l’unique accès terrestre de la forteresse, depuis Limassol comme depuis Nicosie ; située au Sud-Ouest sur un angle saillant des murs, elle est documentée depuis l’époque génoise (Porta Limisso), bien que son origine remonte probablement à la construction de l’enceinte par les Lusignan. Selon Nicolas Faucherre, dans son état originel (vers 1300), la tour-porte suivait un plan octogonal à flancs étroits de 27 m de large ; munie d’un appareil à bosse, elle était protégée par un fossé taillé dans le roc. 

Avec les progrès de l’artillerie et sans doute après des dommages provoqués par les sièges conduits par Janus et Jacques II de Lusignan, l’ouvrage est complètement repris au début du xvie siècle. La conception du Ravelin peut être attribuée à un ingénieur italien, nommé Marco Paulo, qui organise la démolition des murs francs et de la tour d’origine, prévoit un déplacement de la porte. La nouvelle structure défensive est effectivement détachée de l’enceinte ; symétrique, elle adopte la forme d’un fer à cheval de 48 m de large, avec un périmètre de 92 passa (159 m). Le Ravelin appartient aux ouvrages relevant des porteries complexes, puisque la construction en saillie offre une protection à la porte à pont-levis située sur le côté gauche ; il n’est pas certain que le second pont-levis, sur le côté droit, ait fonctionné.

Les travaux commencent en 1508 pour un chantier estimé à plus de 12 000 ducats, et ils se poursuivent pendant plusieurs décennies, bien que le Ravelin soit considéré en état de défense dès 1511, déclaré officiellement achevé en 1529. Des travaux de terrassement sont poursuivis sur le flanc oriental en direction de la tour de Santa Nappa, incluant un remparement de la courtine, en 1519. D’autres aménagements sont complétés probablement en 1544, selon une inscription datée privée de détails : la plate-forme au sommet de la tour-porte est agrandie par un cavalier surélevé muni d'une rampe latérale d’accès, tandis que deux ailes de raccord à l’escarpe sont construites. On notera qu’au passage de la porte était prélevée une taxe sur les entrées de céréales dans la ville, perçue par un secrétaire spécialement affecté à cette tâche (scrivan della porta da Limissò).

Des travaux complémentaires se prolongent jusqu’aux années 1560, afin d’améliorer la protection de la tour-porte ; ils s’accélèrent à l’annonce de la guerre de 1570-1571 avec l’envoi à Famagouste de l’ingénieur Girolamo Maggi, chargé de mettre en place des expérimentations militaires adaptées à la situation ; il décide en particulier de miner les derniers pans du Ravelin debout en juillet 1571. 

Fortement endommagés lors du siège de la ville au printemps 1571, la porte de Limassol et le Ravelin subissent des restaurations et des transformations de la part des autorités ottomanes : une nouvelle porte est rouverte plus à l’Est, tandis que le Ravelin est remblayé et restauré. On doit à Theophilus Mogabgab le déblaiement du Ravelin, à partir de 1935, la restauration des portes et des arcades, en 1937.

 

Bibliographie

Sources

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Voir en ligne : https://onlinebooks.library.upenn.edu/webbin/metabook?id=sanudodiary

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Lien vers source : https://frankika.efa.gr/fr/node/4532

Grivaud, Gilles (éd.), Venice and the Defence of the Regno di Cipro. Giulio Savorgnan’s Unpublished Cyprus Correspondence (1557-1570). Including Ascanio Savorgnan’s Descrizione delle cose di Cipro from the Collections of the Bank of Cyprus Cultural Foundation, with the collaboration of Evangelia Skoufari, trans. from the French Joe Cunningham, Nicosie, The Bank of Cyprus Cultural Foundation, 2016, pp. 81-83, doc. n° 8, 9, 14, 16, 27, 28, 36, 68, 77, 78, 85, 113.

Voir en ligne : https://normandie-univ.hal.science/hal-02360521/document

Birtahas, Stathis (éd.), Bενετική Kύπρος (1489-1571): Oι εκθέσεις των αξιωματούχων του ανώτατου διοικητικού σχήματος της κτήσης / Venetian Cyprus (1489-1571): Reports by the Dominion’s Supreme Administrative Officials, Thessalonique, Epikentron, 2019, pp. 96, 221, 231, 237, 269, 346.

 

Études

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Voir en ligne : https://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/s/1886/item/159958#?c=0&m=0&s=0&cv=0&xywh=-773%2C-166%2C3392%2C3288

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Voir en ligne : https://archive.org/details/cu31924028551319/page/n119/mode/2up

Gunnis, Rupert, Historic Cyprus. A Guide to its Towns and Villages, Monasteries and Castles, Londres, Methuen and Co., 1936, pp. 98-99.

Mogabgab, Theophilus, « Repair of Ancient Monuments », Report of the Department of Antiquities, Cyprus (1937-1939), pp. 181-185, figs 1-7.

Faucherre, Nicolas, « L’enceinte urbaine de Famagouste », in Jean-Bernard de Vaivre, Philippe Plagnieux (éd.), L’art gothique en Chypre, Paris, Boccard, 2006, pp. 326-330.

Patapiou, Nasa, « Oι οχυρώσεις της Aμμοχώστου επί Bενετοκρατίας (Iστ´ αι.) », Επετηρίδα Kέντρου Επιστημονικών Ερευνών (Kύπρου) 25 (1999), pp. 92-93.

Dal Borgo, Michela, « Le inventioni militari di Girolamo Maggi per la difesa di Famagosta (1570) », in Chryssa Maltezou, Angeliki Tzavara, Despina Vlassi (éd.), I Greci durante la venetocrazia: Uomini, spazio, idee (xiii-xviii sec.). Atti del convegno internazionale di studi, Venezia, 3-7 dicembre 2007, Venise, Istituto ellenico di studi bizantini e postbizantini di Venezia, 2009, pp. 395-408.

Grivaud Gilles, « Martiale et marcienne, Famagouste entre 1474 et 1571 », in Gilles Grivaud, Angel Nicolaou-Konnari, Chris Schabel (éd.), Famagusta. Volume 2. History and Society, Turnhout, Brepols, 2020, p. 381.

 

Région : Chypre
Coordonnées : 35.12125, 33.93909
Type : Architecture militaire : ports, fortifications, tours isolées, châteaux
Rédaction : Grivaud, Gilles
Dernière mise à jour : 08/10/2024
Permalien : https://frankika.efa.gr/fr/node/14059