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Monastère de Kaisariani, Καισαριανή, Athènes / Αθήνα

Description :

Situé au pied du versant nord-ouest de l’Hymette, à 450 mètres au-dessus de la mer, le complexe monastique est lié à un ensemble de monuments situés en contrebas, en particulier à l’église des Taxiarques (Xe siècle), qui jouxte les ruines d’une basilique paléochrétienne à trois nefs, construite aux Ve-VIe siècles[1]. La présence de spolia sur le site suggère que la basilique succède à un temple, probablement dédié à Aphrodite. L’église byzantine des Taxiarques pourrait être la première église de Kaisariani mais aucun bâtiment alentour n'indique de présence monastique. S’appuyant sur la description du moine russe Barskij en 1745, ainsi que sur la présence de tombes, on suppose que l’église des Taxiarques a servi de chapelle funéraire au monastère de Kaisariani à une époque ultérieure. Au XIe siècle, le site de Kaisariani est probablement transféré plus loin, où se trouve actuellement le complexe monastique délimité par un mur. Comme dans d’autres ensembles monastiques de l’époque, les bâtiments sont disposés autour d’une cour et comprennent une église consacrée à la Présentation de la Vierge, un réfectoire (trapéza), des cellules et, enfin, un local, d’abord identifié comme étant une chapelle, puis, plus vraisemblablement, un bain et un pressoir à olives. La présence abondante de spolia suppose que le site a accueilli un temple, consacré à Déméter ou à Aphrodite, puis a été converti au culte chrétien à une date indéterminée. Le long du mur nord du katholikon, une chambre souterraine voûtée a été identifiée comme l’ossuaire du monastère. Le katholikon, à croix inscrite, n’a pas conservé son décor original : la plus ancienne fresque, peinte sur le mur sud, date du XIVe siècle ; elle est aujourd’hui incorporée à la chapelle Saint-Antoine. Les autres fresques du katholikon datent du XVIe siècle. Le narthex visible aujourd’hui date de 1682. Le monastère semble avoir possédé une bibliothèque à un moment donné, peut-être dans la structure située au sud-est du complexe. 

Les sources écrites demeurent silencieuses sur le monastère jusqu’aux débuts de la domination franque. En 1208/1209, le monastère Sancti Siriani figure sur la liste des biens de l’archevêque latin d’Athènes sans qu’il soit possible de déterminer quels droits l’archevêque possède sur les établissements monastiques de sa juridiction. Vers 1210, l’ancien métropolite d’Athènes, Michel Choniatès, écrit à l’higoumène de Kaisariani. Lors de la conquête ottomane de l’Attique en 1458, le sultan Mehmet II est reçu par l’higoumène qui lui donne les clefs de la ville en échange de l’exemption fiscale du monastère : cet acte atteste de la position éminente de la communauté en Attique à la période précédente. En 1678, un sigillion du patriarche de Constantinople, Dionysios IV, affirme que le monastère est libre depuis sa fondation, en particulier sous la domination latine à laquelle il s’est soustrait. Le patriarche accorde à la communauté le statut stavropégiaque. En 1687, le monastère est occupé par les troupes vénitiennes de Morosini.  En 1716, le statut stavropégiaque du monastère est renouvelé jusqu’en 1792[2].

[1] Au sud de l'église des Taxiarques se trouve l'église Saint-Marc/Frankomonastiri, construite à l’époque franque. Il s'agit d'une église à nef unique, de forme basilicale, avec une abside polygonale, qui desservait sans doute le rite latin. 

[2] Καμπούρογλου 1890, pp. 191-192 ; Migne 1891, col. 1560A-1561D ; Hamilton 1916 ; Giannopoulos 1920 ; Églises de l'Attique 1922 ; Ορλάνδος 1927 ; Gallet de Santerre 1950 ; Gallet de Santerre 1951 ; Δοντάς, Γ. et al. 1960 ; Argyropoulou 1962 ; Daux 1968 ; Janin 1975, pp. 313, 325 ; Déroche 1987 ; Forrest 1991 ; Kolovou 2001, no. 156 ; Jacob 2011 ; Voisin 2011, pp. 21, 120, 124-125, 344.

Région : Attique
Coordonnées : 37.960883803083, 23.798158113261
Période : byzantine, franque
Type : Architecture religieuse : église, cathédrale, monastère, chapelle, oratoire, cimetière
Bibliographie :

Anonyme. « Églises de l'Attique », Bulletin de Correspondance Hellénique, 1922, vol. 46, pp. 490-491.

Voir en ligne : https://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_...

Argyropoulou, Kaity. Mount Hymettus and the Kaisariani Monastery. Athènes : s.n., 1962

Daux, Georges. « Attique », Bulletin de Correspondance Hellénique, 1968, vol. 92, n° 2, pp. 768-772.

Voir en ligne : https://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_...

Déroche, Vincent. « L'acanthe de l'arc d'Hadrien et ses dérivés en Grèce propre », Bulletin de Correspondance Hellénique, 1987, vol. 111, n° 1, pp. 425-453.

Trouver le document : https://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_...

Forrest, Larry W. The Monastery of Kaisariani: History and Architecture. Ann Harbor : UMI, 1991

Gallet de Santerre, Hubert. « Monastère de Kaisariani  », Bulletin de Correspondance Hellénique, 1950, vol. 74, pp. 302.

Voir en ligne : https://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_...

Gallet de Santerre, Hubert. « Kaisariani », Bulletin de Correspondance Hellénique, 1951, vol. 75, pp. 111.

Trouver le document : https://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_...

Hamilton, John Arnott. The Church of Kaisariani in Attica: Its History, Architecture and Mural Paintings. A Study in Byzantine Art. Aberdeen : W. Jolly, 1916

Jacob, Raphaël. « Note de sculpture archaïque : raccords récents au musée de l’Acropole », Bulletin de Correspondance Hellénique, 2011, vol. 135, n° 1, pp. 99-117.

Voir en ligne : https://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_...

Janin, Raymond. Le siège de Constantinople et le patriarcat œcuménique, vol. 2, Les églises et les monastères des grands centres byzantins : Bithynie, Hellespont, Latros, Galèsios, Trébizonde, Athènes, Thessalonique. Paris : Institut français d’études byzantines, 1975

Kolovou, Foteini. Michaelis Choniatae, Epistulae. Berlin : Walter de Gruyter, 2001

Migne, Jacques Paul. Patrologiae cursus completus, Series Latina, 215. Paris : Garnier Frères et J-P. Migne, 1891

Voir en ligne : https://archive.org/details/patrologiaec...

Voisin, Ludivine. Les monastères grecs sous domination latine (XIIIe-XVIe siècles). Comme un loup poursuivant un mouton. Turnhout : Brepols, 2021, 452 pp.

Trouver le document : https://www.sudoc.fr/257594183...

Γιαννόπουλος, Νικόλαος. « Les constructions byzantines de la région de Démétrias (Thessalie) », Bulletin de Correspondance Hellénique, 1920, vol. 44, pp. 181-209.

Trouver le document : https://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_...

Δοντάς, Γ. et et al. « Έρευναι, ανασκαφαί, μουσειακαί εργασίαι, τυχαία ευρήματα, αναστηλώσεις κλπ.: Αθήναι-Αττική: Συνοδευτικοί Πίνακες  », Αρχαιολογικόν δελτίον, 1960, vol. 16, Κείμενον/ Χρονικά-Μέρος Β’, pp. 15-79.

Voir en ligne : https://ir.lib.uth.gr/xmlui/handle/11615...

Καμπούρογλου, Δημήτρης Γρηγορίου. Ιστορία των Αθηναίων, Τουρκοκρατία, Περίοδος πρώτη 1458-1687, 2. Αθήνα : Εστία, 1890

Voir en ligne : https://anemi.lib.uoc.gr/metadata/c/b/5/...

Ορλάνδος, Αναστάσιος Κ. Μοναστηριακή αρχιτεκτονική : κείμενον και σχέδια. Αθήνα : Εστία, 1927

Rédaction : Voisin, Ludivine
Dernière mise à jour : 24/10/2025
Permalien : https://frankika.efa.gr/fr/node/17175